Grossesse et travail, ce qu’il faut savoir

Nombreuses sont les femmes actives qui appréhendent la période de grossesse et se demandent comment la concilier avec leur environnement de travail. En Haïti plus particulièrement, les employées concernées ont un accès très limité aux informations sur les risques liés à leur environnement professionnel alors que des droits inscrits dans la loi existent afin de protéger au mieux les femmes enceintes. La grossesse et le travail sont-ils incompatibles ?

Ce qui est important à retenir, c’est qu’en dépit des multiples maux qu’entraine la grossesse (Nausées, vomissements…), elle n’est pas en soi une maladie et donc ne constitue pas une contre-indication à votre activité professionnelle sauf indications contraires de votre médecin.

Toutefois, il existe des risques et de nombreuses précautions sont à prendre afin de pouvoir éviter tout éventuelles complications (Fausse couche, accouchement prématuré…). L’objectif principal étant d’éviter le plus que possible de mettre en danger la mère et/ ou le fœtus. Alors, quels sont les principaux risques auxquels les femmes peuvent être exposées sur leur lieu de travail ? Quelles sont les précautions à prendre ? Et surtout quels sont leurs droits ?

Les risques éventuels

Pour les femmes enceintes et actives, il est avant tout important de porter l’accent sur deux points essentiels : le type d’activité professionnelle et les conditions de travail. En effet, certaines activités peuvent affecter la santé maternelle ou fœtale, tel est le cas des femmes exposées à des risques chimiques (Produit de nettoyage, peintures, solvant…), et à des risques biologiques (Virus, bactéries, contact avec des malades…). De même, certaines conditions de travail peuvent entraver le bien-être materno-fœtale. Parmi ces conditions, on peut citer :

La station debout prolongée. Il est déconseillé de rester debout pendant plus de 3 heures ;

Le port de charges trop lourdes ;

Une durée de travail élevée ;

Les longs trajets et les déplacements fréquents qui augmentent le risque d’accouchements prématurés, à cause des contractions qu’ils provoquent. Donc, il est conseillé de limiter la durée des transports quotidiens autant que possible. L’idéal serait que votre trajet aller-retour n’excède pas une heure.

Dans l’une ou l’autre de ces situations, la femme a pleinement le droit de bénéficier d’un aménagement ou d’un changement de poste temporairement au sein de la même entreprise. Elle doit nécessairement informer son employeur de son état de grossesse le plus vite que possible, afin de jouir pleinement de ses droits.

Les précautions à prendre

Comme il a été mentionné plus haut, il est important de se ménager dans les transports quotidiens. Ce qui peut s’avérer être difficile en Haïti, vu que le système de transport public laisse à désirer, sans oublier le faible niveau d’éducation de la population. Donc, il sera assez difficile pour une femme de jouir de sa priorité dans les transports en commun. Par ailleurs, il est préférable qu’elle change de poste temporairement si son boulot requiert beaucoup de déplacements.

La sensation de fatigue s’amplifie avec la grossesse. Donc, au boulot, il est important de faire des pauses régulières surtout à partir du second trimestre où les contractions ont tendance à s’intensifier avec l’activité. Ainsi, il est recommandé d’éviter de rester debout en continu et d’avoir accès à des courtes pauses. Et une fois arrivée chez vous, vous devez essayer à tout prix de vous coucher le plus tôt possible

Il est également important de prêter attention à votre posture. Les femmes sont souvent sujettes à des douleurs lombaires à partir du 3e trimestre de la grossesse, dues à la pression exercée par le fœtus. La femme doit veiller à l’ergonomie de son poste de travail. Par exemple, il est conseillé d’avoir un coussin pour le dos et un tabouret pour les pieds afin de garder une posture plus ou moins adaptée, diminuant ainsi les risques de douleurs lombaires et éventuellement les soulager.

Un autre point important à souligner est le fait de garder au maximum une bonne hydratation. Ayez donc toujours à votre portée une grande bouteille d’eau et essayer également de fractionner vos repas.

Les besoins pressants lors d’une grossesse sont assez fréquents. Allez aux toilettes autant de fois que les besoins se font sentir, ne vous y retenez surtout pas !

Toutefois en cas d’activités professionnelles trop stressantes, il faut en parler à votre médecin, car un arrêt de travail précoce peut s’avérer nécessaire à votre bien-être et à celui de votre enfant.

Que dit le code du travail ?

Les articles 320, 321…..,330 du code du travail haïtien traitent de la situation des femmes actives qui sont enceintes ou en période de maternité. Les femmes en général bénéficient d’une protection sur leur lieu de travail et en cas de grossesse cette protection doit être renforcée. Il est dit que pour pouvoir jouir de cette protection renforcée le femme doit d’abord soumette à son employeur un certificat médical qui lui sera délivré gratuitement par un médecin de service de santé publique. Ce certificat doit présenter : la confirmation de la grossesse, la date probable d’accouchement et la date du début de congé de maternité. Suite à l’obtention de ce certificat, la femme aura droit à :

Deux périodes de repos par jour d’une demi-heure au moins chacune, en plus du repos intercalaire destiné au repas.

Une durée de congé de 12 semaines rémunérée, dont une partie sera prise avant l’accouchement et l’autre après, tout en sachant que, la durée du congé pris avant l’accouchement ne peut être inférieure à 4 semaines.

La conservation de son poste durant la période de congé de maternité ou de congé de maladie découlant de la grossesse.

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